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Libération

Relégués par la spirale de l'escargot

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Rejetés des centres-ville, les aspirants à la propriété sont contraints d'aller acheter de plus en plus loin.
publié le 5 juillet 2006 à 21h51

Dans la région parisienne et compte tenu de la topographie des lieux, on appelle ça le syndrome de l'escargot. Ceux qui ne peuvent plus acheter au centre de la capitale investissent en immédiate périphérie, d'où ils chassent, par les prix qu'ils sont prêts à payer, ceux des habitants qui voudraient devenir propriétaires. Ceux-là se retrouvent à faire la même chose en petite couronne et ainsi de suite jusqu'au-delà de la grande couronne.

En région, le même effet dominos joue. «Il y a cinq ans, à Montpellier, on pouvait avoir une maison de ville tranquille pour 150 000 euros. Aujourd'hui, on a un F2.» Résultat, explique Fadila Bezzouh, conseillère immobilière, «les jeunes qui veulent acquérir un logement sont obligés d'aller voir à Clermont-l'Hérault, Lodève...» A moins qu'ils n'atterrissent à Nîmes, réputé meilleur marché. «On les voit arriver, les gens de Montpellier, commente une de ses collègues nîmoises. Et c'est comme ça que «Nîmes récupère la montée des prix de Montpellier. C'est un jeu sans fin.» Les prix à Nîmes ont beaucoup augmenté. «On ne voit pas trop le ralentissement.» Un F2 se négocie entre 120 000 et 130 000 euros.

Même chose en Bretagne. Pour un jeune couple, dont les revenus ne dépassent qu'à peine deux fois le Smic, il ne sert à rien de consulter les offres à moins de 30 ou 40 kilomètres du centre des grandes villes bretonnes. «Les gens qui achètent à Nantes, explique un agent immobilier, sont des propriétaires qui