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Libération

«Rien à voir avec l'ANPE où on prend un ticket»

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A Rouen, les chômeurs accompagnés par Ingéus y voient plutôt des avantages.
publié le 6 juillet 2006 à 21h52

Rouen envoyé spécial

Le rendez-vous hebdomadaire se passe côte à côte, pas face à face. Après l'entretien, les conseillères d'Ingéus, à Rouen, accompagnent le demandeur d'emploi jusqu'à l'ascenseur. On papote un peu, on se souhaite bonnes vacances. «Rien à voir avec le contexte asilaire de l'ANPE, où l'on prend un ticket et où l'on attend de voir un conseiller, toujours différent, qui ne nous aidera pas.» Michel (1), expert-comptable de 36 ans, trois mois de chômage et une bonne indemnisation, jure ne pas être excessif. Ingéus, la société privée de placement à qui l'Unédic a confié 6 000 chômeurs, n'a, à ses yeux, que des avantages.

«Confiance». Ici, les demandeurs d'emploi ont «un risque de chômage de longue durée». Autant dire des chômeurs qui pourraient coûter cher. Pour économiser, l'Unédic les fait chaperonner par un prestataire extérieur, censé être plus efficace. Ingéus, justement, est fier de ses résultats et avance un taux de 75 % de retour à l'emploi, dont 31 % en CDI, 46 % en CDD. A 25 ans, Christophe est au chômage depuis un an et demi. Cet ancien éboueur est optimiste : «Avec Ingéus, on est presque obligé de trouver du boulot.» Promis juré, chaque semaine, on lui propose plusieurs pistes, des offres d'emploi. Reste qu'il en est à près de 25 rendez-vous et qu'il est toujours sur le carreau. Jacques apprécie, lui, le «coaching personnel» : «Je me suis rendu compte que je ne savais pas me vendre à un employeur, alors que j'ai moi-même