Le match est plié. Le conseil de Paris a, hier, voté à la quasi unanimité (sauf Verts et PCF) à l'issue d'une partie des plus disputées, l'attribution à Arnaud Lagardère de la concession du complexe sportif de la Croix-Catelan. Sept hectares en plein bois de Boulogne avec, entre autres, piscine olympique, club house et courts de tennis. Un cataclysme pour le très huppé Racing Club de France : la vénérable institution au modique droit d'entrée de 6 450 euros et liste des membres photocopiée sur le Who's who (Dominique de Villepin, Vincent Bolloré...) occupait les lieux depuis cent vingt ans.
A l'origine de cette révolution, la révision de plusieurs conventions d'occupations domaniales de la Ville de Paris. Avec la philosophie suivante : «De moins en moins le gré à gré, de plus en plus la mise en concurrence», résume Pascal Cherki, adjoint aux sports. Le dossier de la Croix-Catelan est de ceux-là. Quatre projets sont en lice : le Racing et Lagardère, donc, ainsi que Forest Hill, numéro 1 français des tennis couverts, et le Paris Golf et Country Club. Une commission ad hoc, «pluraliste et technique» (13 élus de toutes tendances), se penche sur l'affaire. Au départ, en ordre dispersé. «Les élus de droite s'inquiétaient pour le devenir du Racing, les écolos étaient sur une position radicale et exigeaient la remunicipalisation de l'endroit, et les autres s'en foutaient, poursuit Cherki. Et puis, de visites en auditions, la religion des membres s'e