Des palaces parisiens (le Bristol, le Crillon, le George-V, le Meurice, le Plazza Athénée et le Ritz) qui s'organisent entre eux pour veiller à ce que le niveau de performances de l'un ne fasse pas trop d'ombre à l'autre ; des fabricants d'électronique grand public (Philips, Sony, Panasonic) qui imposent des prix de revente au détail de certains de leurs produits et en contrôlent la bonne exécution afin d'obtenir, le cas échéant, que les prix remontent. Des sociétés de transport qui s'entendent pour se répartir le marché de transport public urbain de voyageurs...
Le bilan d'activité 2005 du Conseil de la concurrence offre une lecture bien peu ragoûtante des pratiques en vigueur dans certains secteurs de l'économie. C'est le bâtiment, les travaux publics et la distribution qui, comme toujours, l'emportent dans le palmarès peu envié des ententes anticoncurrentielles. Mais c'est «grâce» aux télécoms que l'autorité administrative indépendante (qui agit au nom de l'Etat) a eu cette année une activité «exceptionnellement soutenue». En terme de dossiers traités, certes. Mais surtout en terme d'amendes. En 2005, celles-ci ont atteint un montant jamais égalé de 754,1 millions d'euros dont 534 sont dues, il est vrai, à une seule et même affaire. Les trois opérateurs, Orange, SFR et Bouygues Télécom, ont écopé, fin décembre 2005, de 534 millions d'euros d'amendes pour avoir échangé des informations confidentielles et stratégiques, et passé entre eux un accord de stabilisation de