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Le sort d'Eurotunnel dans les mains de la justice

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Les créanciers obligataires d'Eurotunnel et les dirigeants de l'entreprise n'ont pas trouvé d'accord sur la dette • Le tribunal de Commerce de Paris se prononcera le 25 juillet sur la demande d'ouverture d'une procédure de sauvegarde •
par Nicolas Cori
publié le 13 juillet 2006 à 7h00

La négociation a échoué. La direction d’Eurotunnel et ses créanciers obligataires n’ont pas réussi à se mettre d’accord dans la nuit de mercredi à jeudi sur le plan de restructuration de l’énorme dette du concessionnaire du tunnel sous la Manche (de 9 milliards d’euros). Une issue prévisible tant les différentes parties avaient des points de vue éloignés: la direction d’Eurotunnel avait proposé aux obligataires 120 millions d’euros en cash en échange de l’effacement d’une dette évaluée à 2,8 milliards. Les obligataires réclamaient des titres Eurotunnel, sous forme d’obligation convertible en action ou d’augmentation de capital.

Du coup, Eurotunnel entre dans une période d'incertitude. C'est maintenant au tribunal de Commerce de Paris de décider de la suite à donner au dossier. Dès mardi matin, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, avait demandé auprès de la justice l'ouverture d'une procédure de sauvegarde. Une audience se tenait ce matin, et le tribunal a choisi de mettre en délibéré jusqu'au 25 juillet sa décision. Si elle est accordée, la procédure de sauvegarde permettra de geler les dettes et de désigner un juge médiateur chargé de mettre d'accord les parties en présence. La procédure de sauvegarde, prévue par la loi du 26 juillet 2005, est en effet destinée à «faciliter la réorganisation de l'entreprise afin de permettre la poursuite de l'activité économique, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif».

Selon la direction d'Eurotunnel, les cré