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Libération

Spinetta rattrapé par des gros bras

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Le patron d'Air France pourrait être mis en examen dès lundi dans l'affaire Pretory.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Le président d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, est convoqué lundi par un juge d'instruction parisien en vue d'une probable mise en examen pour blanchiment et travail clandestin. Ses avocats ont pu consulter le dossier à l'avance, signe que les dés sont jetés. C'est l'effet à retardement de l'affaire Pretory, société de sécurité mandatée après les attentats du 11 septembre 2001. Pretory a été fondée en 1994 par Jacques Gaussens, débarqué de la police, rejoint par un ex-collègue, Pascal Jumel, condamné à 17 ans de prison pour complicité de braquage en dehors de ses heures de service à la BRB (brigade de répression du banditisme).

Sans agrément. Reconvertis dans le privé, ils recrutent des gros bras dans les milieux yougoslave et maghrébin. Avec son casier judiciaire, Jumel n'a évidemment pas l'agrément préfectoral et ministériel pour exercer dans le domaine de la sécurité. Il contourne l'obstacle en rachetant une boîte, Sentinelle, qui, elle, a l'agrément, obtient un premier contrat chez LVMH, assure le service d'ordre des défilés de mode. Mais c'est Gaussens qui assure le lien avec la compagnie aérienne. Mis en examen en mars dernier, il a raconté avoir contacté, le jour des attentats, Joël Cathala, ancien responsable de la police de l'air et des frontières (PAF) recruté comme directeur de la sûreté d'Air France. Soucieux de jouer les bons élèves du transport aérien et de devancer les futures normes de sécurité américaines, Cathala confie à Pretory le soin d'embarquer des vig