Menu
Libération
Interview

Doutes sur le déclic numérique à 1 euro

Article réservé aux abonnés
Censé faciliter l'accès des ménages modestes au Net, le plan gouvernemental pose questions.
publié le 17 juillet 2006 à 21h59

En remisant le thème de la «fracture sociale» pour le remplacer par celui plus high-tech de «fracture numérique», la marotte de Chirac depuis 2002, le gouvernement s'offre le luxe de quelques jolis effets d'annonce. On se souvient du dispositif «micro-portable étudiant» lancé par le gouvernement Raffarin. Le slogan «un ordinateur pour le prix d'un café par jour» avait fait mouche. Et produit quelques résultats (lire ci-dessous). À la relance, maintenant, Dominique de Villepin, qui sortira de sa hotte, début 2007, un ordinateur, une connexion Internet haut débit et des heures de formation, le tout pour un euro par jour pendant trois ans. Offre réservée aux familles à revenus modestes, dont les emprunts seront garantis par l'Etat. Seules les grandes lignes de cette formule ont été dévoilées lors d'un comité interministériel pour la société de l'information, mardi.

Cette offre vaut-elle le coût ?

Un euro par jour pendant trois ans, le calcul est rapide : les ménages séduits par la formule emprunteront aux banques partenaires 1 095 euros. Sachant que la connexion Internet n'excédera pas 15 euros par mois (540 euros au total), le seul ordinateur (plus le pack formation) coûtera donc 545 euros. Beaucoup moins cher que dans le commerce ? Bernard Lang, l'un des fondateurs de l'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (l'Aful), est sceptique : «On trouve des ordinateurs tout à fait acceptables pour 400 euros.» Déjà en 2004, au lancement du portable à 1 euro p