Délégué syndical central CFDT Renault, Fred Dijou livre son diagnostic sur le projet d'alliance entre le constructeur français, le japonais Nissan et l'américain General Motors.
Que vous inspire le projet de rapprochement entre l'alliance Renault-Nissan et General Motors ?
Cette idée d'alliance, dont on ne sait pas encore quelle forme elle pourra prendre précisément, repose apparemment sur l'initiative d'une seule personne : Kirk Kerkorian, qui apparaît plutôt comme un électron libre (premier actionnaire du groupe avec 9,9 % du capital, ndlr) au sein du conseil d'administration de GM, motivé par on ne sait quoi. Ce projet laisse donc apparaître une volonté capitalistique ou boursière plus qu'industrielle. Une initiative personnelle de Kerkorian qui insiste pour imposer son point de vue à la direction de GM. Laquelle, au forceps, accepte le principe d'une discussion avec l'alliance Renault-Nissan... Bref, tout cela s'enclenche dans un climat de défiance. Or un mariage ou une alliance doit reposer sur la confiance. Voilà donc quelque chose qui ne se présente pas sous les meilleurs auspices, et qui doit être regardé avec beaucoup de prudence.
Quel intérêt industriel ou commercial présente ce projet de rapprochement ?
Pour l'Europe, on ne voit pas très bien les synergies. D'autant que Renault y est en concurrence avec Opel (marque de GM, ndlr). Surtout, nous sommes dans une phase de déploiement du plan Renault 2009. Aujourd'hui, le marché européen n'est guère florissant, et Renault