Airbus n'est peut-être pas au bout de ses peines. En annonçant hier une nouvelle version (plus ambitieuse et donc plus chère) de son A350, l'avionneur européen prend le risque de rallumer la mèche du conflit des aides publiques qui l'oppose à Boeing devant l'OMC. Depuis plusieurs semaines, la tension était pourtant redescendue d'un cran, les deux ennemis s'employant à chercher un terrain d'entente dans un dossier d'une rare technicité. L'arrivée de James McNerney à la tête de Boeing avait semble-t-il modifié la posture guerrière du groupe de Chicago, jusqu'alors prêt à en découdre coûte que coûte devant un tribunal de l'OMC.
En déclarant hier qu'il «espérait bien avoir le soutien et l'aide des gouvernements», partenaires d'Airbus, Christian Streiff, le nouveau patron, a choisi de remettre le couvert. Avait-il vraiment le choix ? L'an dernier, Airbus avait encore les moyens de jouer les seigneurs en déclarant qu'«aides remboursables ou pas», il lancerait de toutes les façons son avion. En doublant le prix de la facture de son A350 (évalué aujourd'hui autour de dix milliards de dollars) Airbus aura beaucoup plus de mal à se passer du coup de pouce des Etats européens.
De quoi s'agit-il exactement ? Depuis 1992, un accord entre les deux avionneurs définissait la règle du jeu en matière d'utilisation d'aides publiques. D'un côté, les Européens avaient le droit de croquer des aides remboursables à hauteur d'un tiers du coût total de l'avion. De l'autre, Boeing avait g