Nantes correspondance
Les abus de la sous-traitance sont sur le bureau du procureur de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) depuis quelques jours. Un dossier épais de dix centimètres recèle tous les procès verbaux qui peuvent valoir un bon paquet d'ennuis à 18 entreprises, françaises, hollandaises, polonaises, portugaises et allemandes, épinglées au pied des paquebots en construction aux Chantiers de l'Atlantique. Après plusieurs mois de travail, la descente de la direction du travail, le 9 février, a fini par démontrer la permanence des embrouilles pour faire baisser les coûts de production, au mépris du droit du travail. Quarante-cinq infractions ont été retenues : délits de marchandage et prêts de main-d'oeuvre illicite, heures sup escamotées, infractions au Smic, voire travail dissimulé quand aucun contrat de travail n'existait...
Imbroglio. Ce 9 février, l'effet de surprise a été total : il a fallu trois quarts d'heure à la direction des Chantiers pour découvrir l'irruption des contrôleurs. Préparée pendant quatre mois, la descente a duré trois heures, mobilisé 43 agents de la direction départementale du travail. Ces derniers ont interrogé plus de la moitié des métallos présents dans les navires en voie d'achèvement. Soit quatorze nationalités différentes. Les «pays à bas coût de main-d'oeuvre», comme disent les économistes, sont les petites mains de ces paquebots «made in France». Avec les besoins de traduction et les imbroglios sur le droit applicable, il a fallu mai