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Libération

La Chine, machine infernale

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publié le 19 juillet 2006 à 22h01

Pékin intérim

«Un peu trop chaude.» C'est ainsi que l'économie chinoise a été qualifiée par le Bureau national des statistiques, qui a publié hier les chiffres du deuxième trimestre. La Chine a enregistré une croissance de 11,3 % de son PNB d'avril à juin, soit beaucoup plus que l'objectif de 8 % fixé par les autorités qui souhaitent revenir à «une croissance saine». Dans un langage bien mesuré, les responsables chinois s'inquiètent pourtant des risques de surchauffe. «Globalement sur la bonne voie, l'économie chinoise souffre de surinvestissement dans les capitaux fixes, d'un excès massif de prêts bancaires dans des secteurs redondants, et court des risques financiers assez importants», a déclaré, hier, un porte-parole du Bureau des statistiques. En clair, les mesures de ralentissement pour un atterrissage «en douceur» de la croissance engagées depuis plusieurs années ne portent toujours pas leurs fruits.

Excès. Le problème est multiple. Il y a d'abord trop d'argent dans les caisses des banques. Avec un surplus commercial record de 61,5 milliards de dollars pour les six premiers mois de l'année, et des investissements étrangers toujours en hausse, les banques accumulent des réserves en devises étrangères qui ont atteint 941,1 milliards de dollars en juin. Une partie de cette manne convertie en yuans est massivement prêtée aux investisseurs locaux, qui construisent à qui mieux mieux des usines, des ponts, des routes et des projets immobiliers. La cr