Entre 2000 et 2002, le socialiste Vincent Peillon avait mené bataille contre les paradis fiscaux à coups de rapports parlementaires. Aujourd'hui député européen, il réagit à la décision de la Commission européenne d'interdire les «holdings 1929».
S'agit-il d'une mesure importante dans la lutte contre les paradis fiscaux ?
Oui. La disparition des holdings 1929 permet de diminuer l'opacité du monde financier, préalable à toute lutte contre l'argent sale et les dérèglements du système financier international. Comme les fiduciaires ou les trusts, les holdings 1929 sont des sociétés écrans dont les ayants droit économiques sont dissimulés. Ensuite, avec cette mesure, on considère que le dispositif luxembourgeois est assimilable à des pratiques fiscales dommageables. Ce qui va dans le sens d'un démantèlement des instruments de concurrence fiscale sauvage mis en place par certains Etats européens. Il s'agit d'ailleurs d'un retournement politique de la part de la Commission Barroso qui avait jusque-là donné l'impression d'abandonner tout objectif d'harmonisation fiscale. Comme cela s'était passé au moment de l'entrée dans l'Europe de nouveaux pays, qui avaient obtenu comme forme d'aide indirecte de pouvoir imposer a minima les entreprises.
Depuis vos rapports de 2002, y a-t-il eu d'autres avancées dans la lutte contre l'argent sale ?
Les progrès ont été marginaux. On le voit avec la troisième directive antiblanchiment, que j'ai suivi au Parlement européen. Les pays se sont alarmés après