L'ouverture au commerce mondial des 50 pays les moins avancés (PMA) n'entraîne pas une baisse de la pauvreté. Le nouveau rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) martèle encore une fois ce message. Selon des chiffres dévoilés hier, les PMA ont enregistré (en moyenne) en 2004 un taux de croissance de 5,9 %, l'un des plus élevé de leur histoire, sans pour autant que les conditions de vie de l'ensemble des populations ne s'améliorent.
Exportations records. Si la plupart des pays exportateurs de pétrole ont obtenu des résultats encourageants sous l'effet de la hausse des cours, ils n'ont pas été les seuls : 11 des 15 pays non exportateurs de pétrole ont connu une croissance supérieure ou égale à 6 %. Le doublement de l'aide fournie par les pays riches entre 1999 et 2004 (24,9 milliards de dollars), les exportations records de marchandises (57,5 milliards de dollars) ainsi que les 10,7 milliards de dollars investis dans les PMA expliquent cette performance.
N'empêche, la croissance est fragile. Les investissements privés étrangers sont concentrés dans un petit nombre de pays et dans le domaine de l'extraction des ressources naturelles, sans effet d'entraînement sur les autres secteurs économiques. L'épargne intérieure reste faible, les infrastructures défaillantes. Pour la Cnuced, la croissance ne sera durable qu'à condition de créer des emplois et de stimuler la demande intérieure. Et encore faut-il que l'argent ne vienne pas (trop)