Message à nos lecteurs. Suite à une brouille durable entre de grands acteurs, le feuilleton Doha, coproduction interplanétaire dont le siège se trouve à Genève, est interrompu pour une durée indéterminée. Le scénario redouté par les 149 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est produit. Les fantasmes d'un nouvel ordre commercial mondial sont remisés sine die dans les tiroirs. Lancé en novembre 2001 dans la capitale du Qatar, le cycle de négociations de Doha se voulait être plus équitable pour les pays en développement. Au coeur des tractations : l'agriculture, mineure en terme de commerce mondial, mais qui fait vivre 70 % de la population de la planète. Sur le billot : les subventions et les barrières douanières des pays riches.
Pouvoirs spéciaux. Cinq années de négos au taquet, de crêpages de chignons et de pressions en coulisses, pour aboutir à une ultime tentative d'accord entre six cadors (le G6, soit Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne) ce week-end à Genève. Et voilà donc le lapin «Doha» disparu dans un trou noir en forme de chapeau. Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, avait pourtant brandi une baguette magique pour le faire sortir en décembre 2005 lors du sommet de l'OMC à Hongkong, mais il avoue avoir perdu la formule magique. Le lapin était un chameau qui refusait d'avancer. «Le temps sera venu seulement quand les pays membres seront prêts à jouer le jeu», reconnaissait-il hier.Sauf à croire en l'illusi