L'affaire Executive Life continue à frapper les hommes d'affaires français impliqués dans ce scandale vieux de près de quinze ans. Jean-François Hénin, ex-cadre dirigeant du Crédit lyonnais, à l'origine du rachat frauduleux de l'assureur Executive Life entre 1991 et 1993, a été condamné, lundi, à un million de dollars d'amende par un juge de Los Angeles, cinq ans de mise à l'épreuve et autant d'interdiction du territoire américain. Hénin a fini par craquer face à ce qu'il appelait le «chantage judiciaire américain».
Tout en continuant à proclamer son innocence, il a décidé de plaider coupable de quatre chefs d'inculpation, dont le fait d'«avoir entraîné le Crédit lyonnais à faire de fausses déclarations à la Federal Reserve», selon un communiqué du parquet de Californie. Une possibilité offerte par le droit américain. Hénin vient s'ajouter à la longue liste d'hommes d'affaires ayant accepté de plaider coupable dans cette affaire : Jean Peyrelevade, ex-PDG du Lyonnais, Dominique Bazy, ex-dirigeant de la banque, Patricia Barbizet, dirigeante d'Artémis, le holding de Pinault. L'Etat français et Artémis avaient aussi dû payer des amendes gigantesques pour un total de plus d'un milliard de dollars. Seules personnes à continuer à être poursuivies aux Etats-Unis (et donc considérés comme fugitives) : Jean-Yves Haberer et François Gilles, respectivement ex-PDG et DG du Lyonnais.
A 62 ans, Hénin a depuis longtemps coupé tout pont avec la banque. L'ex-Mozart de la finance