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Libération
Interview

«La responsabilité de l'échec incombe aux Etats-Unis»

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publié le 26 juillet 2006 à 22h04

Après l'annonce, hier à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de la congélation du cycle de Doha (Libération d'hier), Celso Amorim, ministre des Affaires étrangères du Brésil et leader du groupe des grands pays émergents (G20), se confie.

Qui est responsable de l'échec des négociations ?

Il n'est pas question de trouver des coupables. Cela dit, le dossier des subventions internes à l'agriculture était le plus urgent. Et on attendait que les Etats-Unis baissent les soutiens à leurs paysans. Ils ont dit vouloir faire preuve de souplesse : on n'a rien vu venir. A part se cantonner à revendiquer un meilleur accès aux marchés pour leurs produits. Un geste aurait pourtant pu déclencher un mouvement vertueux sur d'autres dossiers. Si l'Union européenne était pointée du doigt il y a quelques mois, la responsabilité de l'échec incombe, là, aux Etats-Unis.

Vous dites qu'on n'a jamais été aussi prêt d'une catastrophe...

Ce cycle n'était pas seulement une question de politique commerciale, mais aussi de développement pour les pays du Sud. Or, depuis le 11 septembre 2001, le système multilatéral est en crise. On le voit diplomatiquement avec la crise au Liban et l'impuissance des Nations unies. Commercialement, c'est un échec équivalent auquel on assiste. Tout un système de dialogue politique, de concertation juridique est en danger.

Cela ouvre-t-il la voie à une pluie d'accords bilatéraux et régionaux, où les Etats puissants peuvent plus facilement dicter leur loi ?

Bien sûr, même