Il en avait convenu, lundi dernier, en présentant ses résultats financiers pour le premier semestre : 2006 serait «une mauvaise année». Pierre Lévi, PDG de Faurecia, n'ignorait sans doute pas à quel point il maniait l'euphémisme. Car 2006 semble bel et bien tourner au cauchemar pour l'équipementier français. Avec, au menu, un trou de 48,2 millions d'euros pour les six premiers mois de l'année, après une perte nette de 182,5 millions d'euros en 2005 ; un dévissage consécutif de plus de 6 % à la Bourse de Paris ; et, désormais, une sale affaire de corruption, mêlant dessous de table de centaines de milliers d'euros, cadeaux et voyages (lire ci-contre). Inutile de préciser que l'avenir de Pierre Lévi à la tête de cette filiale, à 71,5 %, de PSA Peugeot Citroën, semble sérieusement compromis. Fin 2004, ce dernier s'était fendu d'un code d'éthique destiné à l'ensemble des sites mondiaux du groupe. Il s'agissait, entre autres, d'«éviter les paiements et pratiques illicites» et d'«éliminer toute forme de corruption et de subordination dans nos transactions commerciales».
Diplômé de l'Ecole des Mines et titulaire d'un MBA d'économie de l'université de Pennsylvanie, Pierre Lévi, 51 ans, débarque en 1999 au comité exécutif de Faurecia, groupe issu de la fusion entre Ecia et Bertrand Faure, un an plus tôt. Auparavant, il a officié comme conseiller au cabinet de consultants McKinsey, puis comme dirigeant de la branche alimentaire du groupe d'emballages CarnaudMetalbo