Martin Hirsch, le patron d'Emmaüs-France, est «ravi» : la filière de collecte et de recyclage des vieux vêtements, qui permet de maintenir des emplois dans son association, paraît tirée d'affaire. Pourtant le gouvernement avait retoqué l'hiver dernier un projet de taxe visant à soutenir la filière du recyclage textile. Mais pour ne pas apparaître comme le fossoyeur des emplois des plus démunis, Jean-François Copé, le ministre du Budget, avait alors confié une mission sur cette taxe au président de l'association des Maires de France, Jacques Pélissard. Dans un rapport remis la semaine dernière aux pouvoirs publics, ce dernier propose la mise en place d'une contribution assise sur les vêtements, les chaussures et le linge de maison distribués en France. Et cette fois, tous les acteurs de la filière paieront, et pas seulement les hypermarchés, comme dans la première mouture de la taxe. «Comme c'est déjà le cas pour financer le recyclage des pneus ou des emballages, les producteurs et distributeurs de fringues devront mettre la main à la poche pour financer la filière des vêtements d'occasion», explique Martin Hirsch.
Le montant espéré de cette taxe, quelque 30 millions d'euros en année pleine, est comparable à celui prévu par l'ancienne mouture. Pourtant Jacques Pélissard jure dans son rapport que «l'impact économique d'une telle approche ne jouerait que dans une proportion de 1 pour 1000 sur le prix de vente des vêtements». Aucun des participants à la table