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Libération

Le Kremlin achève Ioukos

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Liquidation hier de l'empire pétrolier qui pourrait profiter à des sociétés proches de Poutine.
publié le 2 août 2006 à 22h50

La grande braderie des restes de Ioukos, jadis premier groupe pétrolier russe, va pouvoir commencer. Le tribunal d'arbitrage de Moscou a déclaré hier la liquidation de l'ancien empire de Mikhaïl Khodorkovski, l'oligarque qui avait osé tenir tête à Vladimir Poutine et qui purge une peine de huit ans de prison pour «fraude fiscale» dans un camp de Sibérie. Les actifs de Ioukos (gisements de pétrole et raffineries pour l'essentiel) ne valent plus que 17,7 milliards de dollars, alors que ses dettes (essentiellement envers le fisc russe) s'élèvent à 18,3 milliards de dollars, a plaidé hier l'administrateur judiciaire nommé par l'Etat russe, Edouard Rebgoun. Ioukos a encore «38 milliards de dollars d'actifs», a tenté en vain d'objecter Tim Osborne, représentant des actionnaires restés fidèles à Khodorkovski, par courrier (lu hier devant la cour), de peur d'être arrêté s'il met le pied en Russie.

Cadeau. «Pour les autorités russes, l'objectif est de transférer les actifs de Ioukos dans d'autres mains, qui seront très probablement Gazprom et Rosneft [les deux grandes compagnies russes publiques ou semi-publiques de gaz et de pétrole, ndlr]», observait hier l'analyste Evgueni Satskov, de la compagnie de courtage Metropol. «Personne ne ferait cadeau d'actifs à demi-prix à des mains étrangères», grimaçait hier cet analyste, faisant comprendre que les biens de Ioukos seront offerts, à prix d'amis, à des sociétés proches du Kremlin.

En décembre 2004, l'Etat rus