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Libération

Une bouée pour Eurotunnel

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L'exploitant du tunnel sous la Manche a obtenu du tribunal de commerce, mercredi, un gel provisoire de ses créances.
France\'s Eurotunnel chairman Jacques Gounon arrives on stage to deliver his speech at the 2005 Eurotunnel shareholder meeting at Coquelles, northern France. France\'s Eurotunnel chairman Jacques Gounon arrives on stage to deliver his speech at the 2005 Eurotunnel shareholder meeting at Coquelles, near Calais, northern France, June 17, 2005. The board of Anglo-French Eurotunnel was manoeuvring on Friday to head off a showdown between two candidates for chairman ahead of a shareholder meeting. REUTERS/Charles Platiau (Le Président d'Eurotunnel Jacques Gounon en juin 2005, lors d'une réunion d'actionnaires. REUTERS)
par Frédéric PONS
publié le 2 août 2006 à 7h00

Comme une lettre à la poste. Il a fallu moins d’un quart d’heure, mercredi après-midi, à l’audience du tribunal de commerce de Paris pour que la présidente accorde à Eurotunnel le bénéficie de la procédure juridique de la clause de sauvegarde. Elle permet pendant les six mois qui viennent à l’exploitant du tunnel sous la Manche de geler ses créances et le paiement des intérêts de sa dette abyssale de 9 milliards d’euros tout en continuant de fonctionner normalement et de poursuivre la renégociation. Cette période de 6 mois est renouvelable deux fois au terme de la loi Perben de 2005.

A la fin de l'audience, tout le monde avait l'air content. Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, a exprimé sa «satisfaction» et son «espoir». Il croit également savoir que «les négociations devraient déboucher assez vite sur une proposition satisfaisante». Pourtant, une réunion tenue ce matin avec les créanciers-banquiers de la société, avant l'audience du Tribunal de commerce, n'a guère permis d'avancer: la Deutsche Bank, qui détient 25% des créances totales et bloque les discussions, n'a pas donné l'impression de changer d'attitude. «Ils y viendront quand même», prévoit un porte-parole de l'Arco, qui représente les obligataires d'Eurotunnel et croit désormais à «une solution équilibrée pour toutes les parties».

Même Joseph Gouranton, le patron de l'Adacte, qui représente une partie des 800000 petits actionnaires d'Eurotunnel, avait remisé ses attaques