Mois d'août oblige, il y avait plus de caméras et de photographes que de petits actionnaires mécontents, hier, au tribunal de commerce de Paris. Las, la séance a été peu spectaculaire et expédiée au mieux : la présidente du tribunal a rendu sa décision, qui place désormais l'exploitant du tunnel sous la Manche sous la protection d'une procédure dite «de sauvegarde». Ce qui permet à Eurotunnel de geler ses créances et de suspendre le remboursement des intérêts de sa colossale dette de 9 milliards d'euros. Sans pour autant cesser son activité. Cette procédure, inspirée du chapitre XI de la loi américaine sur les faillites, est valable six mois et reconductible deux fois. Elle permettra au tunnel d'aborder sereinement l'échéance de février, date à laquelle le manque de trésorerie aurait entraîné une suspension de fait des paiements de la dette. Et de nouvelles bagarres avec les banques.
Schmilblik.«La sauvegarde ne sauvera pas Eurotunnel à elle seule, mais elle nous permet de passer un cap et de continuer à renégocier la dette avec nos créanciers. Les discussions vont reprendre aussitôt que possible et devraient déboucher assez vite sur une proposition satisfaisante», a hier expliqué en substance Jacques Gounon, le PDG du concessionnaire de l'ouvrage. Il a également estimé que le risque d'une liquidation de l'entreprise «est aujourd'hui peu vraisemblable». Le matin même, Gounon avait un nouveau rendez-vous avec les créanciers de la maison, notamment ceux de la Deut