«Monsieur Lévi, c'est par ici la sortie.» Hier, le conseil d'administration de Faurecia, filiale à 72 % du constructeur automobile PSA, n'a pas mis beaucoup de temps (une petite heure) pour accepter la démission de son patron. En attendant un recrutement externe, une solution d'intérim a été décidée jusqu'en septembre. Tout cela n'est pas franchement une surprise. Les jours de Pierre Lévi étaient comptés. Notamment depuis vendredi, lorsque le parquet de Francfort a révélé que le boss de l'équipementier français avait confirmé être personnellement au courant des pratiques de corruption au sein de sa filiale allemande. «A partir de ce moment-là, il était impossible de garder Pierre Lévi», fait-on savoir dans l'entourage du constructeur français.
Selon le parquet de Francfort, Faurecia est au coeur d'un vaste système de corruption, par lequel des centaines de milliers d'euros ont été versés à des directeurs d'achat de plusieurs fabricants automobiles, dont Volkswagen, Audi et BMW. Toujours selon la justice allemande, ces pratiques frauduleuses ont été mises en place dès 1998 chez Sommer Allibert, racheté en 2001 par Faurecia, et ont perduré depuis.
Arrivé en 2000 à la tête de Faurecia, Pierre Lévi a donc laissé prospérer le versement de dessous de table et autres cadeaux en nature, en échange de prises de commande. Et ce alors que son groupe s'est doté d'une charte éthique fin 2004 qui recommandait à ses salariés de dénoncer à leurs supérieurs hiérarchiques toutes p