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Libération

Vaste investigation sur les stock-options aux Etats-Unis

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Près de 80 entreprises auraient manipulé ces titres. La justice veut mettre fin à cette pratique qui toucherait des milliers de sociétés.
publié le 3 août 2006 à 22h51

Les stock-options ont fait de Gregory Reyes, l'ex-PDG de Brocade, un homme riche. En plus de six ans à la tête du groupe de matériel de télécommunication, il a empoché un demi-milliard de dollars. Mais elles pourraient aussi le conduire derrière les barreaux. L'ex-PDG s'est retrouvé devant un juge fédéral, hier, à San Francisco, aux côtés de sa vice-présidente Stephanie Jensen, tous deux inculpés pour avoir antidaté des stock-options octroyées à leurs employés (lire ci-contre). Ils risquent vingt ans de prison.

Ces premières inculpations marquent un tournant dans un scandale qui, après les affaires Enron et Worldcom, révèle une nouvelle pratique des entreprises pour enrichir leurs dirigeants, dans le dos des actionnaires. Brocade est le premier visé par la justice et par la SEC, le gendarme de la Bourse. Mais pas moins de 80 entreprises font l'objet d'une investigation, dont une majorité dans la Silicon Valley.

L'antidatage n'est pas forcément illégal s'il est fait dans la transparence. Mais Gregory Reyes et Stephanie Jensen, pour antidater les options promises à leurs employés au moment de leur embauche, ont maquillé les dates des contrats de travail et même des comptes rendus de conseils d'administration, le tout sans en informer les actionnaires, ni intégrer ces attributions d'options dans les comptes. Ils sont poursuivis pour fraude et falsification de documents.

Routine. Brocade est la première entreprise visée mais «ce n'est pas nécessairement le cas le plus flagrant»,