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Libération
Interview

«AOL joue l'ouverture pour sauver ce qui peut l'être»

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publié le 4 août 2006 à 22h51

AOL, filiale Internet de l'américain Time Warner, accentue sa transition vers l'offre de services gratuits pour tenter de rattraper son grand retard sur Google et Yahoo dans la collecte de recettes publicitaires. Le numéro 1 mondial des médias, Time Warner, a annoncé avant-hier, parallèlement à ses résultats trimestriels, qu'AOL allait offrir gratuitement aux usagers du haut débit à travers le monde son logiciel d'installation, incluant adresse électronique et outils de sécurité.

C'est une première dans l'histoire d'AOL, qui ouvrait jusqu'alors des comptes courriels à ses seuls abonnés payants, dont le nombre est d'ailleurs en chute (il en a encore perdu 1,2 million au deuxième trimestre, pour n'en compter plus que 23,3 millions au 30 juin). Le virage d'AOL devrait se traduire par un désengagement progressif des services d'accès à l'Internet ­ au moins en Europe ­, dans un premier temps (1). Analyste à l'Idate, où il suit la stratégie de ceux que l'on appelle les «géants de l'Internet» (Yahoo, Google, MSN et consorts), Vincent Bonneau décrypte la mue de l'un des pionniers de l'Internet grand public vers un nouveau modèle économique.

Comment faut-il interpréter le changement de stratégie d'AOL ?

AOL ne s'oriente pas vers le tout-gratuit, comme on a pu l'entendre dire. Mais les services payants que proposait AOL vont progressivement cesser de l'être. AOL s'est construit comme un service en ligne bien différent de ce qui existe en Europe, puisqu'il combine accès et contenus et ser