En affaires, c'est souvent avec ses bons vieux partenaires que l'on aime se fâcher à mort. Depuis une grosse semaine, l'imbroglio autour de l'avenir de la SNCM tourne à la guerre de tranchées avec son ex-partenaire, la Compagnie méridionale de navigation (CMN). Ce matin, les deux compagnies maritimes viendront déposer, chacune de son côté, la réponse à l'appel d'offres de desserte de la Corse. Les enveloppes des deux ex-alliés et de leur concurrent Corsica Ferries seront ouvertes lundi et la décision finale devrait intervenir autour du 25 octobre.
La SNCM dont le capital est aujourd'hui réparti entre Veolia Transport (28 %), le financier Walter Butler (38 %), l'Etat (25 %) et les salariés y joue son avenir. La desserte de la Corse lui rapporte chaque année entre 60 et 70 millions d'euros de subventions, et assure plus de la moitié de son chiffre d'affaires. Or, avec sa flotte de dix navires, la SNCM n'a pas les moyens de proposer seule une offre capable de répondre aux demandes des élus de l'Assemblée de Corse. C'est pourquoi la compagnie avait noué, en 2001, une alliance commerciale avec la CMN, pour réquisitionner ses trois navires mixtes qui permettent de transporter des passagers et surtout beaucoup de fret. A priori, rien de plus logique puisque le capital de la CMN est détenu par la SNCM et par la société de logistique Stef-TFE, leader européen du transport de froid. Pour ajouter une petite touche incestueuse à l'histoire, le patron de Stef-TFE, Francis Lemor, fut,