Le tribunal de grande instance de Grenoble a ordonné, mercredi, de libérer l'accès à l'usine Polimeri de Champagnier, près de Grenoble, mais sans réclamer l'expulsion manu militari des salariés qui occupent le site depuis le 13 juillet. Ils rejettent le plan social de la direction qui devait s'appliquer dès le 18 juillet : un «plan vide, au rabais», selon les syndicats. «Ce jugement est une mesure de clémence», se félicite Fred Vivancos, délégué CGT, personnellement mis en cause par la direction. Le tribunal a jugé que l'usine, classée Seveso 2, serait finalement «bien mieux gardée par les salariés que par des maîtres-chiens». En revanche, il n'a pas donné suite aux demandes de la CGT et de la CFDT visant à obtenir la réouverture des négociations au sein du comité d'entreprise, négociations bloquées depuis le 20 juillet.
La production de Polimeri, 25 000 tonnes de polychloroprène (caoutchouc) par an, a été interrompue le 10 septembre 2005 à la suite d'une panne de chaudière. Vingt jours plus tard, la direction décidait de fermer le site, sans le rouvrir depuis. La CGT, qui assure s'appuyer sur des documents internes de Polimeri, balaie le prétexte de la panne. «Les raisons invoquées pour la fermeture sont fausses. Il était prévu depuis 2003 que l'activité cesse au 31 décembre 2005.»
Strict minimum. Depuis octobre, la direction est aux abonnés absents et les salariés, payés sans travailler, cherchent un repreneur. Dix mois qu'une partie des 214 sa