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Libération

«Un symbole de notre pays»

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publié le 5 août 2006 à 22h52

A Tokyo

Qu'est-ce qui fait le succès de Toyota, où l'organisation du travail a été révolutionnée, en 1973, par les principes de l'ingénieur Taichi Ohno ? Son modèle de croissance, qui n'a pas eu recours au rachat d'autres gros constructeurs ? Sa stratégie du «flux tendu» et du «zéro défaut» ? Son modèle managérial ? Afin de mieux comprendre l'étonnant succès planétaire du constructeur de Nagoya, tour de table avec des fans, des concurrents, des détracteurs et des employés du géant automobile.

Hirosuke Nakazawa

Un client «historique» de Toyota

Sa famille a toujours roulé en Toyota. Cet ingénieur informaticien conduit aujourd'hui un ancien modèle Corolla acheté d'occasion : «Toyota, pour les Japonais, c'est un nom, un emblème, c'est la tradition. C'est comme une affaire de famille. Pendant l'occupation du Japon [1947-1952, ndlr], les Américains avaient adoré la Land Cruiser, la Jeep de Toyota. Moi, j'ai grandi avec Toyota. Mon père en a eu deux, une des premières Corona et une Crown Huit. Pour beaucoup d'automobilistes japonais, Toyota est un nom fétiche. Comme pour les Français attachés à leur Renault, à leur Peugeot ou à telle marque de fromage, de mode, de luxe... Nous, les Japonais, on connaît bien l'histoire des Toyoda [la famille des fondateurs, ndlr]. On se reconnaît dans l'histoire de cette entreprise qui est partie de rien avant la guerre et s'est développée. C'est un symbole de notre pays depuis les années 70. Et de sa réussite. Les Japonais sont fiers d