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Libération

La distillation au goutte-à-goutte

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Les viticulteurs rechignent à transformer leur vin en alcool, comme le demande Bruxelles.
par Sophie Lemaire
publié le 7 août 2006 à 22h53

Bordeaux correspondance

Trop de vin de table, pas assez d'AOC (appellation d'origine contrôlée) envoyé aux distilleries. Les viticulteurs français avaient jusqu'au 26 juillet pour souscrire des contrats de distillation dans le cadre de la campagne censée résoudre en partie la crise que traverse la filière. Pour limiter les excédents de production, Bruxelles et le gouvernement français s'étaient engagés à financer la transformation en alcool (de vinaigre et d'eau-de-vie) 1,5 million d'hectolitres de vin de table et de la même quantité de vin AOC (lire ci-dessous). Finalement, les chiffres fournis par l'office national des vins (Vinifhlor) font état d'une souscription dépassant 2,8 millions d'hectolitres pour les vins de table, mais limitée à 1,1 million d'hectolitres pour les VQPRD (vins de qualité produits dans des régions déterminées, les AOC). L'enveloppe allouée à chaque catégorie n'étant pas extensible, la mobilisation massive des producteurs de vin de table devrait donc se retourner contre eux, en faisant chuter le montant qui leur sera finalement versé pour chaque hectolitre distillé. A moins qu'une «rallonge» ne soit accordée, comme le demandent les vignerons coopérateurs, ou que Bruxelles accepte de reverser aux vins de table la somme non distribuée pour la distillation VQPRD.

«Chance à saisir» . Car l'attractivité des aides à la distillation, pourtant plus élevées pour les AOC que pour le vin de table, est inversement proportionnelle à la gamme de vin produit. Les pro