C'est une cyberbourde monumentale, même si ses conséquences sont plus symboliques que pratiques. AOL, le pionnier américain de l'Internet, a diffusé la semaine dernière des millions de données privées concernant les recherches en ligne de plus de 650 000 de ses utilisateurs. Leurs identités ont, certes, été remplacées par des numéros, mais tous les autres détails des recherches effectuées sur le Web de mars à mai y figuraient en clair : numéro de Sécurité sociale, thème de recherche, date et heure, liens cliqués pour chaque requête. De quoi, sur trois mois d'historique, remonter assez facilement à l'identité de l'internaute...
La liste complète, publiée en ligne par une équipe d'AOL, devait servir au départ à des chercheurs en technologies de l'information. Il s'agissait de vanter les mérites d'un nouvel outil, une base de données permettant de retracer, au fil des semaines, les itinéraires d'internautes en quête d'infos. Balancée sur la Toile, elle a été récupérée par la blogosphère, qui n'a pas trouvé ce déballage à son goût.
Jungle. Dès lundi, AOL a retiré le listing et un porte-parole de la compagnie, propriété du groupe Time Warner, a présenté ses plus plates excuses. Trop tard. Selon le site américain TechCrunch, au moins 800 personnes ont eu le temps de télécharger le document. Sans parler de ceux qui ont pu en lire ou en copier des extraits grâce à des «miroirs» numériques installés par des particuliers. L'un de ces petits malins a même classé ces données et déjà mis e