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Libération

L'Amérique épingle les pirates du fisc

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70 milliards de dollars s'évaporent chaque année selon le Sénat.
publié le 9 août 2006 à 22h54

Le film Pirates des Caraïbes fait actuellement un tabac sur les écrans des Etats-Unis. Depuis belle lurette, les trésors ne sont plus cachés sur l'île de la Tortue, mais il existe encore de petits paradis où mettre en sécurité de grosses fortunes. Des paradis fiscaux comme les îles Vierges ou les îles Caïmans, bien connus des milliardaires américains ­ plus chics que les pirates ­ qui cherchent à frauder le fisc. Une récente enquête du Sénat américain révèle que ces pratiques font disparaître jusqu'à 70 milliards de dollars chaque année (soit plus de 6 % de l'impôt sur le revenu).

Certaines des plus grosses fortunes sont citées. Les milliardaires texans Charles et Sam Wyly sont soupçonnés par le ministère de la Justice de n'avoir pas payé d'impôts sur plus de 100 millions de dollars de stock-options (placés à l'étranger). Robert Johnson IV, dont la famille a fondé le géant des produits pharmaceutiques Johnson and Johnson, risque de devoir payer 17 millions de dollars d'arriérés. Le magnat des télécoms Walter Anderson aurait, lui, placé la bagatelle de 450 millions de dollars dans des paradis fiscaux.

Si les montages financiers sont extrêmement complexes, les ficelles sont connues : «Notre enquête lève le voile sur les abus des paradis fiscaux qui utilisent de prétendues fondations, des sociétés-écrans et de fausses transactions pour cacher que des citoyens américains contrôlent des avoirs outre-mer», peste le sénateur Carl Levin. Non seulement ces milliardaires o