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Libération

«Il est interdit de s'asseoir»

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A Alès, des salariés de Fabio Lucci sont en grève depuis un mois. Témoignage.
publié le 10 août 2006 à 22h54

Nîmes envoyée spéciale

L'absence de clim' pendant la canicule a mis le feu aux poudres. Depuis un mois, douze des quinze salariés du hard discounter en vêtements Fabio Lucci à Alès (Gard) sont en grève. Avec le renfort de la CGT, ils se tenaient hier aux portes du magasin de vêtements et de chaussures Gemo, à Nîmes, pour persuader les clients de ne pas y entrer. Aujourd'hui, ils devraient renouveler l'opération, au niveau national, devant plusieurs enseignes : Fabio Lucci et Tati appartiennent à Vetura, détenu à 50 % par le groupe Eram, propriétaire de l'enseigne Gemo. Ils réclament de meilleures conditions de travail et l'embauche en CDI de 4 salariés qui cumulent les CDD. La direction leur a envoyé à chacun une lettre leur demandant d'accepter ses propositions, sans quoi «l'entreprise en tirerait les conséquences en se retirant à terme d'Alès». Cette menace n'a fait qu'attiser leur colère. Dont celle de Jocelyne Venerosy, 19 ans, «préparatrice, vendeuse, caissière». Elle témoigne.

«J'ai déposé mon CV en janvier. On m'a appelée deux jours après pour l'inventaire. Depuis, j'ai eu dix contrats, des CDD d'une semaine ou de deux semaines ; le plus long est de trois mois. Le matin, j'arrive un peu avant 9 h 30. Je vais à la réserve. Je déballe les vêtements, les étiquettes, les antivols, je les transporte sur des portants puis les agence en rayons. C'est répétitif mais ça fait partie de la fonction. On nous demande de faire quinze colis par jour d'une trentaine d'art