Moscou de notre correspondante
«Ce n'est pas un oléoduc, c'est un tuyau rafistolé de partout !» Accouru à la frontière russo-biélorusse, sur les lieux où avait été signalée le 29 juin une fuite du pipeline «Droujba» («Amitié» en russe), le principal canal russe d'exportation de pétrole, le grand vizir russe des catastrophes naturelles, Oleg Mitvol, s'est montré particulièrement alarmiste. Au moins 50 tonnes de pétrole se sont écoulées dans la région de Briansk, déjà contaminée par les retombées radioactives de Tchernobyl, mais il n'y a là rien d'étonnant, à en croire les services russes de surveillance des ressources naturelles.
Effets curieux. Rien que sur ce tronçon de 70 kilomètres jouxtant la frontière biélorusse, en service depuis 1964 et 1974 (le pipeline comprend deux tuyaux), 487 défauts ont été signalés par Transneft, la compagnie d'exploitation des oléoducs russes. «Ces pipelines ne peuvent plus être utilisés dans l'état actuel», a conclu Oleg Mitvol, ordonnant à Transneft de réduire de façon drastique la pression dans ces tuyaux, et annonçant qu'il faudra entre neuf et douze mois pour les réparer. «Je ne peux pas dire combien de temps prendra la réparation, ajoutait vendredi le vice-président de Transneft, Sergei Grigorev. Tout dépendra de la durée des vérifications ordonnées par les services de contrôle.»
Si la plupart des experts moscovites veulent bien croire à cet accident, ses effets sont plus curieux : depuis le 29 juin, la Lituanie