Les «amapiens» viennent chercher leur panier de légumes, tout juste sortis de terre, et repartent, sans sortir leur porte-monnaie. A l'Interloque, une association qui apprend à recycler les déchets à Paris XVIIIe, les caissettes de légumes sont installées au milieu des meubles en carton, des sculptures en ferraille et autres ratons laveurs en bobine de fil. Le vendredi soir, on y passe prendre les provisions qui ont été payées au producteur à l'avance. Le prix des paniers en moyenne entre 10 et 25 euros par mois est calculé pour assurer un revenu correct au maraîcher. De manière aussi à lui permettre de cultiver sans verser dans la productivité à tous crins. Presque tous de sensibilité écologiste, parfois franchement réfractaires à la société de consommation, les amapiens sont prêts à se déplacer à heure fixe pour récupérer leurs légumes de la main du producteur. Ce mode de distribution peut-il vraiment toucher un public plus large que le noyau dur actuel ?
Depuis 2001, date de l'apparition, dans le Var, de la première Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) française, le nombre de ces nouveaux consommateurs progresse d'année en année. Aujourd'hui, entre 250 et 300 Amap (1) fournissent 30 à 70 paniers chacune. En comptant de 1 à 5 personnes par panier (le plus souvent 2 adultes et 1 enfant) cela fait entre 20 000 et 60 000 personnes concernées. Très répandu au Japon (depuis les années 60), en vogue aux Etats-Unis, ce système original est aujourd'hui