Henri Loyrette, président du Louvre depuis 2001, a radicalement changé la gestion du plus célèbre des musées français. Pour mener à bien les multiples projets lancés depuis cinq ans, il a fallu et il faut toujours beaucoup d'argent. Plus que ce que l'Etat ne peut apporter. A 53 ans, cet expert en peinture impressionniste consacre une grande partie de son temps à lever des fonds privés. Entretien sur une révolution culturelle.
Il y a un mot proscrit, au Louvre, c'est «commercial». Acceptez-vous tout de même de dire que vous avez entrepris une démarche résolument marketing dans la gestion du musée ?
Il ne s'agit pas, en effet, de démarche commerciale mais d'un souci légitime d'efficacité du service public. Nous n'avons pas d'objectifs de rentabilité puisque nous sommes une institution «non profit». Lorsque je suis arrivé au Louvre, le musée, avec son statut d'établissement public depuis 1993, n'avait pas du tout les moyens de sa politique : aucune autonomie de gestion, pas même la capacité de gérer son personnel. Ma politique a donc consisté à réorganiser largement l'institution et à lui donner les moyens financiers de son développement, notamment en matière de mécénat et de politique tarifaire. Le Louvre ne disposait même pas de leviers importants de sa politique culturelle, comme les éditions ou les acquisitions. Nous les avons obtenus depuis.
Pensez-vous qu'un jour le financement du Louvre s'établira à parité entre public et privé ?
Lorsque je suis arrivé dans les musées, e