Santiago du Chili correspondance
Hier, la plus grande mine de cuivre au monde, la mine d'Escondida, dans le nord du Chili, qui fournit à elle seule 8 % de la production mondiale, vivait les dernières heures du plus long conflit social du secteur. Après deux semaines d'une grève tendue qui aura maintenu en haleine le marché international du métal rouge, les 2 052 mineurs grévistes devaient dire s'ils acceptaient ou non l'ultime proposition présentée par l'entreprise anglo-australienne BHP Billiton, qui contrôle 57 % de la mine. Avec la flambée des prix du cuivre, les bénéfices de l'entreprise ont fait plusieurs fois la culbute. Il y a une semaine, le groupe a affiché des excédents records pour le premier semestre : 2 918 millions de dollars, soit 211 % de plus que l'année dernière au même moment.
Les mineurs exigent donc leur part du gâteau : ils veulent des contrats collectifs comprenant de meilleurs salaires et plus d'avantages sociaux. «Evidemment, comparé au reste des salaires chiliens, nous apparaissons comme des privilégiés, se justifie Pedro Marin, le porte-parole du syndicat unique d'Escondida, face à certaines critiques de la presse. Notre salaire est en moyenne de 1 467 euros (parmi les meilleurs du secteur privé minier au Chili, ndlr). C'est sans commune mesure avec les bénéfices réalisés par l'entreprise grâce au fruit de notre travail.» Le syndicat réclame 10 % d'augmentation salariale et une prime de près de 23 500 euros par travailleur. Selon