Villeneuve-lès-Maguelone envoyée spéciale
La miellerie de Jean-Pierre Baudon se découvre au bout d'une route de campagne, tout près de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault). Cet apiculteur qui travaille avec sa femme possède 250 colonies d'abeilles. Il fait transhumer ses colonies dans un rayon de 40 km autour de chez lui mais compte désormais les installer plus loin, sécheresse oblige. Il témoigne.
«Cette année, avec la canicule, même le thym et le romarin n'ont pas eu assez de fleurs. Je pose mes ruches sur des zones sauvages comme la garrigue ou les Cévennes pour le miel de châtaignier. J'ai récolté environ 6 kilos de miel de garrigue par ruche. Il y a six ans, j'avais le double. Le châtaignier est plus révélateur. Les floraisons durent habituellement cinq semaines. Maintenant, c'est quinze jours maxi. Le miel de lavande, je le récolte du côté de Montélimar, dans la Drôme. Mais, cette année, je n'y suis pas allé. On m'avait prévenu, ça sèche sur place. En 2005, j'avais fait 4 kilos par ruche alors que sur la lavande on peut faire 10 kilos.
Decrescendo. «En juillet-août, je récolte normalement du miellat, que les abeilles produisent à partir de l'exsudat sucré rejeté par la cicadelle, un insecte qui pompe la sève des feuilles. Je fais un miellat sur les ormes et les frênes autour d'ici. Cette année, il fait tellement chaud que les arbres hôtes de cette cicadelle dépérissent. Beaucoup d'apiculteurs venaient en Camargue et sur le littoral pour récolter le miellat. Cette année, i