Washington de notre correspondant
En apparence, c'est une révolution pour la chaîne américaine de supermarchés Wal-Mart. L'un de ses 60 magasins en Chine, celui de Shenyang, a accepté, le 12 août, l'ouverture d'une cellule du Parti communiste chinois (PCC). L'annonce a été faite la semaine dernière par les médias officiels, qui avaient déjà trompeté l'installation, en juillet, d'une cellule syndicale dans un autre centre commercial du groupe. Depuis lors, seize autres Wal-Mart accueillent des membres de la Fédération chinoise des syndicats (FCS). Or, aux Etats-Unis, Wal-Mart fait figure d'archétype de l'entreprise capitaliste antisyndicale. Le leader mondial de la vente de détail est accusé de sous-payer son 1,3 million d'employés américains et de leur offrir une couverture sociale succincte, voire inexistante. Aucun de ses magasins n'accepte d'employés syndiqués et l'entreprise a, au moins une fois, choisi de fermer un centre commercial plutôt que d'y tolérer la présence d'un syndicat. Sa ligne antisociale est si exécrable que le Parti démocrate américain a décidé, ce mois-ci, de cibler Wal-Mart en vue de la présidentielle de 2008.
Comment est-il alors possible qu'en Chine l'entreprise ait accepté, semble-t-il contre ses principes, l'entrée de travailleurs syndiqués et même de cellules du PCC ? Dans ce pays, la liberté syndicale est bannie et de nombreux militants pour l'indépendance syndicale sont emprisonnés. Seules les associations membres de la FCS sont tolérées. Celle-ci