De l'eau a coulé sous les ponts depuis le premier protocole destiné à favoriser le carburant gaz naturel signé, en juin 1994, entre le ministère de l'Industrie, Gaz de France, des constructeurs automobiles et des distributeurs d'essence. Douze ans et deux plans quinquennaux plus tard, 8 500 véhicules roulent au GNV (gaz naturel véhicules) en France, une goutte d'eau dans un monde de pétrole.
GDF pense avoir trouvé la parade : proposer à ses clients de faire le plein dans leur jardin, grâce à l'installation (prise en charge par GDF jusqu'à 1 000 euros de travaux) d'un compresseur, appareil de la taille d'un chauffe-eau. L'opération a été lancée, en septembre 2005, dans la région de Toulouse, puis à Nantes, Grenoble et Lyon. Avec un succès limité : seuls quelques dizaines de Français, de l'aveu même de GDF, sont aujourd'hui équipées d'un compresseur, quand l'entreprise tablait sur 2 000 à 3 000 clients fin 2006. C'est maintenant à l'Ile-de-France (lire ci-contre) de s'y coller, pour porter à 4,5 millions le nombre de maisons susceptibles de faire le plein à domicile. Une étude Ipsos (2003) évaluait à 10 % de ces foyers soit 40 000 à 50 000 véhicules le marché potentiel du GNV.
Compresseurs. La flotte, outre 1 600 bus et 300 bennes à ordure, appartient majoritairement à des entreprises ou des collectivités territoriales. Le chiffre de 100 000 véhicules roulant au GNV en 2010, retenu par l'Etat à l'occasion de la signature d'un protocole le 4 juillet 2005, ressemble fort