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Libération

Le Tchad défend sa part d'or noir

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Il veut expulser deux des trois groupes pétroliers installés dans le pays.
publié le 29 août 2006 à 23h05

Le feuilleton du pétrole tchadien s'est enrichi d'un épisode mouvementé. Le président Idriss Déby a demandé, samedi, l'expulsion de deux des trois multinationales du consortium qui exploite le brut au Tchad. L'américaine Chevron et la malaisienne Petronas «doivent quitter le Tchad pour non-respect du paiement des impôts sur les sociétés», a assuré Déby. Les deux firmes, qui extraient 60 % des 160 000 barils par jour du pays (Exxon les 40 % restant) auraient refusé de s'acquitter de 486 millions de dollars de taxes. Une question d'interprétation d'un accord remontant à 2000. Mais, derrière ce prétexte, c'est une partie de billard à plusieurs bandes qui se joue, articulée autour de la volonté du pouvoir de se réapproprier ses ressources en or noir.

«Broutille». En vertu d'un accord passé sous l'égide de la Banque mondiale en 2003 qui a avalisé l'injection de trois milliards de dollars d'investissement pour l'oléoduc Doba (Tchad)-Kribi (Cameroun) ­ dénoncé par l'opposition et la société civile ­, N'Djamena a alors signé un accord de concession, et non de partage de la production. L'Etat ne touche donc que des redevances, à hauteur de 12,5 % des revenus tirés de la vente de son pétrole. Déby accuse le consortium d'avoir engrangé, depuis l'accord, 5 milliards de dollars, contre la «broutille» de 588 millions de dollars pour le pays.

Une misère, alors que d'autres pays africains comme le Nigeria ou l'Angola «engrangent jusqu'à 70 % des recettes du pétrole, rapp