Légal et gratuit, mais pas très convaincant. En décembre, l'accord conclu entre le groupe Universal et la plateforme SpiralFrog autorisera bien l'écoute et le téléchargement de musique issue du gigantesque catalogue de la plus importante major du monde. Ce service gratuit, réservé aux internautes américains et canadiens, sera financé par la publicité selon un modèle inspiré par les fabuleux bénéfices de moteurs de recherche comme Google. En cela, l'initiative se rapproche des intentions de YouTube, site de partage et de stockage des vidéos, dont les dirigeants annonçaient en juillet, vouloir «d'ici douze ou dix-huit mois offrir sur le site toutes les vidéos musicales jamais créées».
Malentendu. Avec SpiralFrog, on est bien loin du basculement symbolique vers le tout-gratuit que laissait entendre, mardi, l'annonce de la jeune entreprise de New York. A Paris, les ténors de la communication de Vivendi, maison mère d'Universal, rectifiaient, hier, le tir après vingt-quatre heures de silence radio : «C'est SpiralFrog qui lance un nouveau service. De notre côté, nous leur vendons notre musique, selon notre politique commerciale qui n'a pas changé.» Le léger malentendu n'a pas bouleversé l'industrie musicale. «L'essentiel est que l'artiste et les différents ayants droit soient rémunérés, commente Morvan Boury, directeur général adjoint d'EMI, un concurrent d'Universal. Peu importe si l'utilisateur final n'est pas directement à l'origine de cette rémunération