Dans la mondialisation, les pots de terre fracassent parfois les pots de fer. Il y a trois jours, on racontait dans ces colonnes l'histoire de la mobilisation de paysans du Bangladesh contre un projet de mine de charbon à ciel ouvert lancé par une firme britannique, Asia Energy. Hier, on apprenait que le gouvernement aurait finalement renoncé à donner son feu vert.
Asia Energy, basée à Londres et présente dans le pays depuis 1998, comptait investir 3 milliards de dollars dans l'opération pour l'exploitation, pendant trente ans, d'une houillère de près de 6 000 hectares. Problème : le chantier devait entraîner le déplacement des villages du bassin minier de Phulbari, au nord-ouest de Dacca. Autour de 40 000 personnes qui seraient indemnisées, promettait la firme. Jusqu'à 200 000, rétorquaient les comités antimine, qui dénonçaient les risques d'une telle industrie sur un environnement fragile. Le week-end dernier, la police avait tiré sur les 50 000 manifestants, tuant au moins sept personnes et faisant une centaine de blessés.
Le principal parti d'opposition et les étudiants ont rejoint les militants écologistes et des droits de l'homme, et appelé à la grève générale, il y a deux jours, qui a fait un mort (un policier). Sur les braises à l'approche d'élections générales en janvier 2007, le gouvernement, jusque-là favorable à Asia Energy, ferait finalement marche arrière. «Nous avons réalisé que l'ouverture d'une mine à ciel ouvert endommagerait l'environnement et que ce n'ét