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Libération

Enquête sur les silences du gendarme de la Bourse

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publié le 1er septembre 2006 à 23h08

Le gendarme de la Bourse attaqué pour «faux et usage de faux» ainsi qu'«entrave au bon fonctionnement de la justice», cela fait légèrement désordre dans le monde feutré de la finance. C'est pourtant le dernier rebondissement de l'affaire Rhodia, dossier aux multiples ramifications judiciaires (lire ci-contre). Comme l'indiquait mercredi le Canard enchaîné, le financier Hughes de Lasteyrie, actionnaire minoritaire de Rhodia à l'origine de l'affaire, a déposé fin juillet une plainte contre X qui vise Michel Prada et Gérard Rameix, respectivement président et secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Les deux hommes sont accusés d'avoir censuré certaines parties du rapport d'enquête rédigé sur Rhodia pour faire plaisir à Thierry Breton, ancien administrateur de Rhodia. Puis d'avoir trompé la justice, qui enquête sur le même dossier, en lui transmettant le rapport minoré des charges les plus graves. Une instruction judiciaire risque donc maintenant d'être ouverte, dont l'objectif sera d'enquêter sur l'enquêteur. De quoi rendre totalement schizophrène le gendarme de la Bourse, qui conduit parallèlement une procédure de sanctions vis-à-vis de dirigeants de Rhodia...

Omissions. A l'origine de cette plainte, la découverte par Lasteyrie, à la fin de l'année dernière, de l'existence de deux rapports d'enquête rédigés par l'AMF. L'un daté du 20 janvier 2005, fournissant beaucoup plus d'éléments à charge que le second, daté du 1er mars 2005, sur