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Un écosystème industriel tapi au fond des fjords

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Dans le port danois de Kalundborg, des entreprises travaillent en symbiose, utilisant l'eau, l'énergie des unes ou les rejets des autres.
par Anne-Françoise HIVERT
publié le 1er septembre 2006 à 7h00

Kalundborg, c'est l'histoire d'un petit port danois qui faisait de l'écologie industrielle sans le savoir. Nichée au creux d'un fjord, sur la côte est du comté de Seeland, à l'ouest de Copenhague, la ville compte 20 000 habitants. Il y a une quinzaine d'années encore, les touristes venaient y admirer l'église du XIIe siècle, avant de prendre le ferry pour les îles alentour. Aujourd'hui, leur intérêt a changé. Kalundborg est devenu l'une des grandes destinations du tourisme industriel au Danemark. Son modèle de «symbiose industrielle», qui a émergé au cours des quarante dernières années, est enseigné jusque dans les plus grandes universités nord-américaines.

Pour y apprendre quoi ? Que les systèmes industriels peuvent fonctionner comme des écosystèmes biologiques, selon le principe de la chaîne alimentaire. Les entrepreneurs locaux ont découvert que les sous-produits des uns pouvaient servir de matière première aux autres et permettre d'économiser énergie et ressources naturelles. Ce faisant, ils ont réalisé l'un des modèles les plus aboutis d'écologie industrielle. «Le mérite de Kalundborg, c'est d'exister», remarque Suren Erkman, directeur de l'Institut pour la communication et l'analyse des sciences et des technologies (Icast) à Genève, et spécialiste de l'écologie industrielle.

Comme d'autres font de la prose
L'histoire débute en 1961, avec la construction sur le port de la plus grosse raffinerie de pétrole du pays. Ses besoins en eau de