Nièvre envoyé spécial
Lucenay-lès-Aix est une «ville fleurie», qu'une affichette transforme en «ville minée». La Nièvre, c'est tout vert avec des vaches dedans, mais le sous-sol, particulièrement entre Lucenay et Cossaye, est noir de charbon. 250 millions de tonnes, découvertes en 1981, que la Seren (Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais) (1) se verrait bien extraire dès 2011 afin d'alimenter une centrale thermique de 1 000 mégawatts, construite pour l'occasion. Hier, la direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) a estimé recevable la demande de concession de 24,3 km2 au lieu de 66 km2 prévus initialement. Au moment où les prix du pétrole flambent, cette manne est présentée comme une chance pour un département prisé des retraités (25 % de la population contre 18 % en moyenne en France), déserté par les plus jeunes, faute d'emploi. Des élus soutiennent le projet, dont le coût est estimé à 1,4 milliard d'euros «investissement industriel le plus important proposé pour cette décennie en Bourgogne», selon Christian Paul, vice-président (PS) du conseil régional. La CGT aussi est pour, car «on peut difficilement être contre». Contre, les habitants le sont. Beaucoup ont accroché des panneaux «maison à vendre».
L'argument des promoteurs du projet se veut imparable : 1 400 emplois à la clé, 1 000 pour la construction des installations, puis 400 pour l'exploitation de la mine et de la