New York de notre correspondant
Si l'assureur MetLife avait passé une petite annonce dans le New York Times pour sa nouvelle opération immobilière, il aurait pu écrire ceci : «A vendre 11 000 appartements dans 110 immeubles au sud-est de Manhattan. Brique rouge. Pelouses bien entretenues. Proche quartiers East Village et Gramercy.» Plus que des immeubles, ce sont deux territoires couvrant plus de 30 hectares, Stuyvesant Town et Peter Cooper Village, que la compagnie d'assurance cherche à céder. Une transaction immobilière sans précédent qui, selon un expert immobilier, pourrait rapporter entre 4,5 et 5 milliards de dollars. Pas moins de 25 000 résidents sont appelés à changer de propriétaire. MetLife, qui a indiqué mercredi avoir reçu plusieurs offres «robustes», se déleste peu à peu de ses propriétés new-yorkaises. Il s'est séparé l'an passé de son siège de Madison Avenue et de l'ancien «Pan Am Building» de Park Avenue.
L'immense complexe de Stuyvesant Town, qui constitue la majeure partie de la zone, a été achevé en 1947. Le projet, décidé en 1943 par la municipalité, a contribué à l'hébergement de milliers de soldats de retour de la Seconde Guerre mondiale. Le quartier se présente comme une succession monotone d'immeubles, tous identiques, séparés par des pelouses. Au fil des décennies, il a accueilli des employés municipaux, enseignants, personnels de santé, policiers et pompiers.
Depuis une dizaine d'années, Stuyvesant Town a peu à peu perdu sa vocatio