Les catalogues de rentrée des grandes enseignes en sont pleins : des ordinateurs grand public à des prix défiant toute concurrence et quasiment tous de marque. Pour le petit français Unika qui a longtemps fait son beurre avec l'«entrée de gamme», la bataille est devenue trop rude : il a été placé en redressement judiciaire le 6 juillet. Et, cette semaine, l'un des derniers assembleurs français de PC pourrait être déclaré en faillite par le tribunal de commerce. «Une société entièrement française ne visant que le marché français et ne fabriquant qu'en France» : ces motifs de fierté pour Cheikh Mbaye, responsable marketing et délégué syndical Force ouvrière, pèsent lourd aujourd'hui face aux multinationales qui ont toutes délocalisé leur production. Qui vendent aux quatre coins de la terre et bénéficient d'une plus grande marge de négociation avec leurs fournisseurs : en Asie, là où Unika achète, lui aussi, ses composants avant de les assembler dans son usine de Marne-la-Vallée, taillée «pour produire 900 000 unités par an».
Plates-bandes. On en est loin. L'an dernier Unika n'a vendu que 80 000 machines, contre 150 000 il y a trois ans. Sa part de marché a chuté, de 8 à 3 %. Et la rentrée scolaire se profile mal. C'était traditionnellement l'heureuse époque pour l'assembleur national qui y réalisait 60 % de son chiffre d'affaires. Mais les multinationales Packard Bell, Acer ou HP, qui se positionnaient jusqu'alors dans le milieu et le haut de gamme, sont venues m