Un soir d'octobre, elle a réchauffé par ses petits bonds et ses acrobaties les 80 000 spectateurs du Stade de France, venus assister à la rencontre de championnat de France de rugby opposant le Stade français-Paris au Stade toulousain. Quand elle a débarqué avec une vingtaine de collègues avant le coup d'envoi, certains joueurs n'ont pu s'empêcher de jeter un oeil à la prestation. Déborah est pom-pom girl.
Elle est jolie, mais ne s'arrête pas là. 25 ans, grande, longue et brune, la minute blonde n'est pas son truc, elle n'en démord pas. Du stéréotype de l'écervelée hilare véhiculée par les séries américaines pour ados, elle n'a conservé que l'euphorie.
Déborah a commencé la danse très tôt. A 17 ans, elle passe une audition pour intégrer l'équipe d'International Spectacle, compagnie parisienne de pom-pom girls. «La compagnie n'engageait que des professionnelles, c'est ce qui m'a plu. Elle a une identité, une vraie classe, ce n'est pas kitsch. Certaines compagnies font bosser des esthéticiennes, des non-professionnelles, mais la prestation n'est pas de la même qualité.» Pour être pom-pom girl, il ne suffit pas d'agiter des pompons en criant. «Il faut bosser les chorégraphies et continuer à faire du sport. Nous sommes considérées comme des athlètes, comme des sportives. C'est une ambiance saine», explique la jeune fille. Avant chaque représentation, elle enchaîne deux répétitions. Le groupe se voit deux à trois fois par semaine. «Nous partons aussi aux Etats-Unis