Peter von Blomberg, vice-président de Transparency International en Allemagne. Cette ONG (organisation non gouvernementale) lutte contre toutes les formes de corruption dans le monde.
D'abord Faurecia, maintenant Philips et Media Markt Saturn... L'Allemagne est-elle confrontée à un regain de corruption ?
Je ne le pense pas. Si on compare l'Allemagne aux autres pays européens, nous nous trouvons dans la moyenne, au même niveau que la France ou la Grande-Bretagne, mais moins bien placés que les pays scandinaves. Ce qui a changé, c'est la perception, par l'opinion, de la corruption entre entreprises privées. Avec la réforme de 1999, ce type de corruption est devenu un délit de droit commun, alors qu'avant, elle relevait de la législation sur la libre concurrence et était à ce titre considérée comme une bagatelle. Le problème est qu'elle est le fait de personnes suffisamment haut placées pour disposer d'un budget et de la confiance de la direction, et qu'à ce titre, on oublie dans les entreprises de les surveiller.
Et les secteurs les plus concernés ?
La distribution, certainement, l'automobile, du fait du nombre croissant de sous-traitants, le bâtiment bien sûr et l'immobilier en raison de ses nombreux intervenants extérieurs, experts et intermédiaires en tout genre, sans parler des ventes d'armes et du secteur énergétique. Quant aux salariés concernés, ce sont surtout les hauts responsables des ventes et des achats. Mais, on l'a vu avec Volkswagen, cela peut aussi être le chef du personnel qui crée des sociétés-écrans pour vendre des prestations à son propre employeur...
La corruption serait responsable de la moitié des dommages financiers liés à la criminalité en Allemagne...
L'aspect dommages financiers est important bien sûr. Mais il ne f