La lutte contre la discrimination a-t-elle avancé ?
En premier lieu, sur le terrain des mots. Ce qui n'est pas rien : dans le préambule, nous avons par exemple remplacé le terme «diversité» qui n'a aucun sens par celui de «non-discrimination», plus contraignant. Ou «égalité des chances» par «égalité de traitement». Prôner l'égalité des chances, ça n'engage à rien. C'est bien pour ça que ce terme est utilisé par les entreprises. L'égalité de traitement, au contraire, est un terme juridique qui impose par exemple en cas de poursuites des rattrapages de salaires ou de carrière. Le texte de base présenté par le Medef n'était pas très concret. L'une des rares mesures proposées, l'instauration d'un «correspondant égalité des chances» dans les entreprises, ne nous a pas satisfaits : placé sous l'autorité de l'employeur, quelle marge d'action aura-t-il ?
Quelles sont les propositions syndicales ?
L'intersyndicale CGT-CFDT-CGC-CFTC veut encourager un recrutement plus diversifié : ne pas se contenter d'embaucher dans la même école, ne pas passer une annonce d'emploi dans un seul journal qu'on sait ne pas être lu par les populations discriminées... Il faudrait instaurer un registre de candidatures : un simple classeur pour les PME, où seraient conservés les CV des candidats. En cas de poursuite par l'un d'entre eux, ou en cas de soupçon, on pourrait retracer l'historique des recrutements. Surtout, un comité de suivi doit assurer leur transparence.
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