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Libération

Un rachat sous la menace européenne

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Contraire à une «saine» concurrence, la fusion entre Sony et BMG a récemment été annulée.
publié le 7 septembre 2006 à 23h12

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Même cause, même effet ? L'annonce du rachat par Vivendi du catalogue musical de BMG a pour le moins surpris la Commission européenne. Elle intervient en effet quelques semaines après que le Tribunal de première instance des communautés européennes (TPI) a clairement affirmé que la fusion annoncée en novembre 2003 entre Sony et, déjà, BMG (mais pour ses activités de production et de distribution de disques) était contraire à une «saine» concurrence. Car les majors du disque, qui contrôlent selon les pays entre 72 et 93 % des parts de marchés, passeraient de cinq (Vivendi, Sony, EMI, Warner et BMG) à quatre. Certains, à Bruxelles, se demandent dès lors si Vivendi fait preuve de naïveté ou cherche à passer en force.

Même s'il est encore trop tôt pour savoir quelle sera la décision de la Commission, une relecture de l'arrêt rendu par le TPI le 13 juillet montre clairement que les autorités européennes de la concurrence estiment que la concentration a d'ores et déjà atteint un point insupportable dans le secteur du disque. Comme le notent les juges, le secteur a une «structure oligopolistique» propice à des dérapages.

C'était d'ailleurs bien l'analyse de Mario Monti, le commissaire à la Concurrence d'alors, qui, dans sa communication des griefs envoyée le 24 mai 2004 à Sony, indiquait qu'il considérait que la fusion était «incompatible avec le marché commun» car il existait «une position dominante collective préalable à la conc